Macha Makeïeff ne quitte plus Molière qui lui va si bien ! Après un Tartuffe lunaire et satanique, elle nous offre une nouvelle « leçon de théâtre », signant décor, costumes et mise en scène et retrouve l’excellent comédien Xavier Gallais dans un Dom Juan crépusculaire… Éblouissant !
Dans un lieu unique, à peine suggéré, Dom Juan vit retranché dans un clair-obscur sensuel. Autour de lui les traces de tous les désordres d’un homme charnel. En séducteur qui aurait perdu de sa superbe face à un valet plus brillant que lui, l’impeccable Vincent Winterhalter courbe le dos mais ne perd pas la partie. Macha Makeïeff monte la plus célèbre pièce de Molière « pour un point de vue de femme et depuis les femmes » et interroge avec superbe « le désir, la prédation, le consentement, la rébellion et le jeu mortel qu’est l’assujettissement » à travers la figure d’un Dom Juan très sadien, loin de l’image d’Epinal du charmeur charismatique. Fidèle au texte, sa relecture préfère l’ombre à la lumière et explore la figure ardente du prédateur.
